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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 10:23

marinsLei Marin d'Aïgo Douço


"Les marins d'eau douce" est une chanson sur un très bel air chanté à plusieurs voix mais au texte drôle et burlesque comment savent le faire les Provençaux !

 

Soun tres veïsseou dedins Marsiho, (bis)

Que van parti per Portugau.

Liloun fa larireto,

Liloun fa larira.

Trois navires de Marseille partent pour le Portugal...

 

Quan y a sèt mes que soun sus l'aïgo, (bis)

Lou pan lou vin, tout a manqua.

Liloun...

Mais, au bout de sept mois (!) de voyage, le pain et le vin viennent à manquer, il n'y a plus de vivres...

 

A mounto mounto vaïa moussi, (bis)

Mount'a la poumo dou grand mat.

Liloun...

Tous demandent au mousse de grimper en haut du mat pour leur dire ce qu'il voit...

  bateau mat monac

Ieu vèsi que lou cèu eme l'aïgo, (bis)

Eme lis oundo de la mar.

Liloun...

"Je ne vois que le ciel et l'eau, et aussi les vagues de la mer !"

 

Qu'ouro lou moussi sus la poumo, (bis)

lou moussi s'ès mis à canta.

Liloun...

Mais, au bout d'un moment, le mousse se met à chanter...

 

Vèsi Touloun, vèsi Marsiho, (bis)

E Nostro-Damo de la Cèuta.

Liloun...

"Je vois Toulon, je vois Marseille, et Notre-Dame de la Ciotat !", s'écrie-t'il du haut du mat...

 

Vèsi de jouino domisello, (bis)

Que proumenoun loun de la mar.

Liloun...

"Je vois de jeunes demoiselles qui se promènent le long de la mer !"

Vernet-entre-port-Marseille  

A canto, canto, vaïa moussi, (bis)

Aro qu'es urous de canta.

"Chante, chante le mousse, maintenant, tu es heureux de chanter !!!"

 

Le tableau est de Claude-Joseph Vernet (1714-1789), L'Entrée du Port de Marseille, 1754.

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 10:10

quenouille    La quenouille est une baguette de bois servant à filer la laine, le chanvre, le lin. La pelote de fibres à tisser est maintenue sur la baguette à l'aide d'un ruban.

Filer était une des nombreuses occupations des femmes lors des veillées d'hiver : voici une jolie chanson qui devait se fredonner lors de cet ouvrage...

 

A ta quenouille au ruban blanc,

File, file pour ton galant

la chemise à plis qu'il mettra

Bientôt quand il t'épousera.

 

A ta quenouille au ruban bleu,

File bien en priant le bon dieu

l'aube du vieux prêtre béni

Qui vous dira : "Je vous unis !"

 

A ta quenouille au ruban vert,

File la nappe à cent couverts

Sur laquelle, de si bon coeur,

Nous boirons à votre bonheur.

 

A ta quenouille au ruban gris,

File, file les draps du lit,

Pour ta chambrette dont vous seuls,

Lui et toi passerez le seuil.

 fileuse tableau

A ta qenouille au ruban d'or

File toujours et file encor

Les béguins, langes, maillots

Pour ton premier gros poupenot.


Greuze  

A ta quenouille au ruban roux,

file un mouchoir de chanvre doux

Qui servira à essuyer

Tes yeux quand ils voudront pleurer.

grd mere

A ta quenouille au ruban noir,

File, sans trop le laisser voir,

Le linceul dont, quand tu mourras;

L'un de nous t'enveloppera.

 

Max Buchon, Chansons populaires de la Franche-Comté, 1878.

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 15:01

    La Gavotte est une danse (pas uniquement provençale) qui permet d'obtenir (si elle est bien exécutée !) son diplome de Prévôt de Danse. Autrefois dansée par les hommes dans la marine.

N'ayant trouvé personne dans mon coin retiré de toute civilisation pour m'apprendre à la danser, je me suis lancée à l'apprendre toute seule grâce à une vidéo que voici : Ici.

 

Dans deux-trois ans, peut-être, je pourrais sortir quelques chose d'à peu près semblable... de loin... dans la pénombre...

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 10:11
cordelles dessin   
    La danse des Cordelles
est actuellement une danse artisanale illustrant le métier de cordelier. Cette forme de danse se retrouve dans d'autres régions de France et dans de nombreuses cultures du monde (Mexique, Italie, Amérique du Nord...).

Une nombre pair de danseurs tient dans ses mains un ruban relié à un mat au centre de la ronde. Les danseurs exécutent une "chaîne des dames" tressant ainsi les rubans autour du mât. Le mat peut être fixé au sol par un support, être tenu par un porteur. Pour les groupes les plus forts, le mat peut ne pas être tenu du tout au sol et seule la tension qui doit être parfaitement maintenue par les danseurs par le biais de leur rubans retient le mât debout et bien droit.

D'une valeur symbolique évidente, le mât central est une sorte d'axe du monde reliant ciel et terre et soutenant le ciel comme les arbres sacrés connus partout dans le monde.

Je vous invite à visiter le site d'un santonnier aux créations particulièrement originales dont celle-ci sur le thème des Cordelles : Santons Dankev.

Santons-Dankev-Cordelles
    Ce mythe préhistorique dérive du mythe de l'arbre cosmique. De nombreuses religions étant basées sur le concept qu'une faute humaine aurait interrompu la libre circulation entre ciel, terre et enfer, il se forma la notion d'un arbre placé au centre du monde, dont le feuillage, en se répandant dans le ciel et les racines en enfer relierait entre-elles ces trois régions. L'arbre ou un simple mât serait ainsi capable de se projeter magiquement au centre du monde pour faire monter au ciel, prières et offrandes et recevoir les forces bénéfiques du ciel. Cette union entre la terre et le ciel étant symbolisée par l'arc-en-ciel, on surmonta l'axe du monde par des rubans multicolores le représentant.
Ces idées anciennes s'étant perdues dans le temps, avec la création des corporations de métiers au Moyen-Age, on cru qu'il s'agissait d'une danse imitative du métier de cordelier, on lui adapta des paroles sur le tressage de la corde qu'on se contentait de faire et de défaire...

Chant des cordelles  (couplet des garçons) :

"Sian de jouine courdelié,
Fasen de couredello.
N'i a pas de pu bèu mestié,
De vido tant bello.
Dins nosto boutigo vèn,
De touto sorto de gènt,
Li recebèn bèn
Touto li pratico,
Dins nosto boutigo"

Les danses des Fileuses, des Tisserands et des Jardinières ont elles-aussi les mêmes origines aux symboliques ancestrales.
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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 09:02
    Voici une chanson burlesque comme savent les faire les provençaux. Elle raconte l'histoire d'une jeune fille qui s'en est allée danser le rigaudon à Marseille et à Toulon car son amoureux, au village, ne lui convenait guère et pour cause : il avait le nez tordu et surtout, sourtout, ne savait pas danser !!!
Elle va y faire de belles rencontres (parfois intéressées) : des chevaliers de l'Armée, des marins et des gros marchands...

LOU RIGAUDOUN DOU CALIGNAIRE
 
Maire se sabias d'ounte vène, d'ounte vène!  (Ma mère, si tu savais d'où je viens, tu me battrais !)
Maire se sabias d'ounte vène, me batrias!
Vène de Touloun, de Touloun e de Marsiho. (Je viens de Toulon et de Marseille où j'ai dansé le rigaudon).
Vène de Touloun, de dansa lou rigaudoun.
Refrain :
Avièu un calignaire, m'agradavo pas, (J'avais un amoureux qui ne me plaisait pas)
Avié lou nas de caire, sabié pas dansa. (il avait le nez tordu et ne savait pas danser)
Aquéu calignaire, m'agradavo gaire, (cet amoureux ne me plaisait guère, cet amoureux ne me plaisait pas)
Aquéu calignaire, m'agradavo pas.

I'a li chivalié, de l'armado, de l'armado, (il y a les chevaliers de l'armée)
I'a li chivalié, parlon d'amour voulountié, (qui parlent d'amour volontiers)
L'espaso au coustat, bello mino, bello mino, (l'épée au côté, de belle mine)
L'espaso au coustat, sabon se faire escouta. (l'épée au côté, ils savent se faire écouter)


I'a tant de marin, pèr la danso, pèr la danso, (il y a tant de marins, pour la danse)
I'a tant de marin pèr la danso plen d'entrin. (Pour la danse , plein d'entrain.)
Rire que fai gau, cambo lèsto, cambo lèsto, (Rire fait du bien, la jambe leste)
Rire que fai gau, cambo lèsto e pèd descaus. (la jambe leste et le pied déchaussé)

I'a li gros marchand, li pistolo, li pistolo, (il y a les gros marchands, les pistoles)
I'a li gros marchand, li pistolo e li diamant. (il y a les gros marchands, les pistoles et les diamants)
N'an si cofre plen,de coulano, de coulano, (ils ont leurs coffres pleins, de coliers)
N'an si cofre plen,de coulano e de pendent. (ils ont leurs coffres pleins de coliers et de boucles d'oreilles)

Ah li bèu païs, tout la fèsto, tout la fèsto, (Ah, les beaux pays, tout est fête)
Ah li bèu païs, tout la fèsto, tout ié ris. (ah, les beaux pays, tout est fête et tout est amusement.)
Maire se voulias, vosto fiho, vosto fiho, (Ma mère si tu voulais, votre fille,)
Maire se voulias, aqui la maridarias. (ma mère si tu voulais, là-bas, tu la marierais !)

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 16:55
Voici un extrait d'une très belle chanson d'amour en hommage à toutes les "Estelle"...

Couplet 1

Darrié la mar e li mountagno,
Quand s'es amoussa lou soulèu,
Sus lou mounde, oumbrun e magagno
Vènon lèu, vènon lèu.

Refrin

Sèns amour la vid'es crudèlo,
La vid'es uno longo niue :
Urous aquéu qu'a pèr estello,
Dous bèus iue, dous bèu iue.

Traduction :

Derrière la mer et les montagnes, quand s'est couché le soleil,
sur le monde, ombre et malheur viennent.
Sans amour, la vie est cruelle, la vie est une longue nuit.
Heureux celui qui a pour étoiles, deux beaux yeux.

Paroles de Théodore Aubanel
Musique de Jean-Baptiste Weckerlin

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 09:28

    La culture provençale, d'humeur joyeuse et moqueuse, a produit de nombreuses chansons comme celle du Calignaire (l'amoureux) que voici :


Maire se sabias d'ounte vene, d'ounte vène !Maire se sabias d'ounte vene me batrias !
Vene de Touloun, de Touloun et de Marsiho,
Vène de Touloun, de dansa lou rigaudoun.


(Ma mère, si tu savais d'où je viens, tu me battrais !
Je viens de Toulon et de Marseille où j'ai dansé le rigaudon).

A propos du Rigaudon.



Refrain : Avièu un calignaire, m'agradavo pas,
Aviéu lou nas de caire, sabié pas dansa.
Aquéu calignaire, m'agradavo gaire,
Aquéu calignaire m'agradavo pas.


(J'avais un amoureux qui ne me plaisait pas, il avait le nez tordu et ne savait pas danser (et ça, en Provence, c'est grave !!!). Cet amoureux ne me plaisait guère, cet amoureux ne me plaisait pas).
Mais voilà, comme vous allez le voir, à Mareille et à Toulon, les prétendants son nombeux...

I'a li chivalié, de l'armado de l'armado,
I'a li chivalié, parlon d'amour voulountié.
L'espaso au coustat, bello mino, bello mino.
L'espaso au coustas, sabon se faire escouta.


(Il y a des chevaliers de l'armée qui parlent d'amour volontiers. L'épée au côté, de belle mine, ils savent se faire écouter).

I'a tant de marin, pèr la danso, pèr la danso.
I'a tant de marin pèr la danso plen d'entrin.
Rire que fai gau, cambo lèsto, cambo lèsto,
Rire que fai gau, cambo lèsto e pèd descaus.


(Il y a tant de marins, qui pour la danse sont plein d'entrain. Rire fait du bien, la jambe leste et le pied déchaussé). Bien que peu fortunés, les marins sont joyeux !!!

I'a li gros marchand, li pistolo, li pistolo,
I'a li gros marchand, li pistolo e li diamant.
N'an si cofre plen, de coulano, de coulano,
N'an si cofre plen, de coulano e de pendent.


(Il y a les gros marchands, les pistoles et les diamants. Ils ont leurs coffres pleins de colliers et de boucles d'oreilles !). Là, la jeune fille se fait plus intéressée...

Ah lou bèu païs, tout fai fèsto, tout fai fèsto,
Ah lou bèu païs, tout fai fèsto, tout ié ris.
Maire se voulias, vosto fiho, vosto fiho,
Maire se voulias, aqui la maridarias !

(Ah le beau pays, tout est fête et tout est joyeux ! Ma mère si vous vouliez, votre fille, là, vous la marieriez !). Sous entendu : au village, aucun garçon ne fait l'affaire !!!




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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 10:41
    C'est une histoire d'amour qui se passe à une époque où les jeunes hommes savaient parler d'amour et où les jeunes filles étaient un peu plus farouches (pour la forme...). Je vais vous la raconter...

O Magali, ma tant amado,
Mete la tèsto au fenestroun !
Escouto un pau aquesto aubado
De tambourin et de violun.
Es plen d'estello, aperamount
L'auro es toumbado,
Mai lis estello paliran,
Quan te veiran !

Oh, Magali, ma bien aimée, mets la tête à la fenêtre, écoute un peu cette aubade de tambourins et de violons.
Le ciel est plein d'étoiles mais, les étoiles paliront quand elle te verront !
(Moi déjà, si on me parle comme ça, je viens dessuite. Mais bon, Magali, elle, elle va un peu résister, vous allez voir...).

Pas mai que dou murmur di broundo
De toun aubado iéu fau cas !
Mai iéu m'en vau dins la mar bloundo
Me faire anguielo de roucas.

Pas plus que du murmure du vent dans les branches, de ton aubade, je ne fais cas. Et je vais dans la mer blonde me faire anguille de rocher.
(La belle néglige les paroles de son amant et fuit : quoi de plus glissant qu'une anguille ! Mais, l'amoureux est coriace...).

O Magali ! se tu te fas
Lou pèis de l'oundo,
Ieu, lou pescaire me farai,
Te pescarai !

Oh, Magali, si tu te fais poisson, je me ferais alors pêcheur, et je te pêcherai.
(Mais la belle trouve la parade : ).

Oh ! Mai, se tu te fas pescaire,
Ti vertoulet quand jitaras,
Ieu me farai l'aucèu  voulaire,
M'envoularai dins li campas.

Si tu te fais pêcheur, je m'enfuirai et je me ferais l'oiseau rapide pour m'envoler dans les champs.
(Le prétendant, se fera évidemment chasseur ! Magali se fait alors, fleur de prairie, nuage pour fuir aux Amériques (!!!), rayon de soleil et nonne dans un couvent. Le "calignaire" (l'amoureux) trouvant toujours la parade, la jeune fille veut se faire "la pauvre morte dans le suaire" pour lui fuir définitivement. Solution radicale à laquelle le jeune amoureux remédie en se faisant la terre pour l'avoir finalement toute à lui !!!

Aro coumence enfin de crèire
Que noun me parles en risènt :
Vaqui moun aneloun de vèire
Pèr souvenènço, o bèu jouvènt !

Je commence maintenant à croire que tu ne te moques pas de moi. Voici mon anneau de verre (bijou modeste fréquemment porté par les jeunes filles) pour te souvenir de moi.
(Enfin, la jeune femme cède devant l'acharnement du soupirant !).


O Magali me fas de bèn !
Mai, de te veire,
Ve lis estello, o Magali,
Coume an pali !

Oh, Magali, tu me réjouis ! Mais, de te voir, regarde les étoiles, Magali, comme elles ont pâli !
(Les étoiles palissent de voir Magali enfin paraître... où, plus simplement, ayant si longtemps traîné à recevoir positivement son amoureux, la lumière du jour est tout naturellement venue... Mais, là, c'est mon mauvais esprit qui parle, ne retenez que la poésie de ce beau récit d'amour.)

    Paroles de Fréderic Mistral (1855) qui avait peu de connaissances musicales, ses quelques chansons sont écrites sur des mélodies traditionnelles. Il s'inspira pour "Magali" de la chanson à métamorphoses "Margarido ma mio", qu'il mit en musique sur l'air de "Bonjour lou roussignou" : il raconte avoir entendu chanter cet air par Jean Roussière, l'un des laboureurs de son père, au Mas du Juge, à Maillane.
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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 14:29
    On trouve les premières traces de cette danse qu'est le rigaudon en Provence au XVIIe siècle. Elle est très vite adoptée et dansée dans toutes les couches de la société.

    Malgré l'engouement populaire de cette danse enlevée, son interdiction fut promulguée par des arrêts du Parlement, suite à une campagne virulente de l'évêque de Vence.


Quel danger couraient donc les danseurs qui passaient outre cette interdiction ?

Sans doute l'Enfer !

    En effet, le clergé jugeait le rigaudon indécent car les femmes, en levant haut la jambe, dévoilaient leurs dessous (et le reste). Les sous-vêtements dans le costume traditionnel se résumant aux jupons et à la chemise, voire, au pantalon ouvert, il est facile d'imaginer le spectacle qui s'offrait aux esprits puritains...

Cependant, l'âme du peuple provençal étant à la bravade (voir l'histoire des indiennes), les danseurs et les tambourinaires ont continué, outre les interdictions et les amendes, à danser le rigaudon...

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